samedi 23 août 2014

Taxco, joyau du Mexique, joya de Mexico, jewel of Mexico

Se perdre à Taxco de Alarcon

pour se retrouver soi.


Le kilo à l'air d'être plus lourd ici : que ce soient les bananes, les avocats ou les lapis-lazuli...il y en a plus ! Les choses seraient-elles moins lourdes ici parce que les gens le sont aussi moins  ? Les prix aussi sont plus légers, les sourires plus fréquents et les rires...comme les papillons bleus : ils existent et volent de par les rues.

Escher
Depuis le croisement de cette mine d'argent de l'État de Guerrero, croisement autant entre l'infra monde et le ciel, qu'entre les montagnes et la mer nous trouvons dans le point Zéro km de la chambre numéro zéro dans cette maison d'invités Arellanos, rue "Petits oiseaux" numéro 23 : le sol de la terrasse est rouge et domine le marché municipal.

Un entrelacs qui aurait pu être dessiné par Escher, avec des maisons, des fenêtres, des escaliers enroulés entre eux sans fin ni début.

Croisement aussi dans ma vie quand j'ai quitté le Costa Rica pour étudier ici, à l'Université des Arts Plastiques, UNAM, l'année 2000, la joaillerie et le repos de quelques mois d'automne paisibles à la lumière argentée. Ici, alors, j'ai trouvé des amis, desquels je n'ai plus en contact que Tomasina Tapia, la peintre dominicaine et Fabio Rizzo, l'orfèvre italien.
Des autres : Fabio Francabandiera, Arnulfo, et ceux dont j'ai oublié le nom, je ne sais plus rien.

2013, treize années ont passé, mais le village continue d'être une source d'inspiration et de vie.
La cité s'est construite comme un cristal de quartz fait d'arches, de pierres noires, de ruelles, d'escaliers enchâssés dans la colline.
Ses arbres ancêtres, grands comme des dinosaures pétrifiés dans un mouvement éternel invisible à nos yeux de fourmis agitées, croissent, poussent murs, faïences, tuiles pour ponctuer de vert et d'écorce ce monumental minéral blanc et rouge.
Photo de Sébastien Rouhier (c)
Ici s'agitent les coccinelles municipales, elles aussi blanches et rouges mais sans les points qui les ferait paraître des insectes pour de vrai.

« El Taxco », celui des anciennes familles du XVIe siècle, existe toujours et dirige le monde, filles et fils Humboldt, Spartling, Tapia, Borda vivent entre eux, dans les quartiers de pierre et portes, fenêtres et passages secrets, sourds au bruit de la ville frénétique. Santa Prisca domine, depuis sa matrice d'or et d'anges rococos, comme un château règne sur la basse cour, où touristes, indiens, ateliers d'orfèvre, peuple de vendeurs attendent la Fortune dans les rues. Des enfants vendent des petits cochons de bois ou des anges. Ils ont six ou huit ans : c'est l'époque des vacances, c'est l'heure de travailler pour aider la famille.

Par quelque passage incliné à 45°, couvert de granit noir transformé en un violent torrent métallique furieux les nuits de pluie, on peut accéder à une panoramique du village entre les montagnes vertes.
Le matin, entre bougainvilliers et jasmins, sous un soleil blanc, depuis n'importe quelle terrasse, on contemple la scène blanc et rouge et noir de Taxco, le joyau du Mexique à son réveil.
L'atelier d'orfèvre Spratling, photo ML Drouet (c)
Rugit, bas et continu le bruit de la vie : en fond, derrière les coups de marteau sur le métal, le bruit des chalumeaux, le vrombissement des taxis, persiste le cri des millions d'oiseaux, colombes et hirondelles forment la troupe ailée qui dilue le ciel bleu électrique entre les ruelles et les murs. 
Points de plumes noirs et blancs, comme des poussières de granit et d'argent volant dans les ramures immenses de ces arbres centenaires aux branches comme des éclairs végétaux, qu'on appelle "Tonnerre" .
Taxco de Alarcon, Guerrero, juillet 2013

Perderse en para reencontrarse, si 

en Taxco de Alarcon, Guerrero, Julio 2013


El kilo parece ser mas pesado aqui :  sean platanos, aguacates o lapis lazuli, hay mas ! 
Photo de Gaspard Bariller (c)
Seran les cosas menos pesadas ? Porque tambien la gente lo es menos ? 
Tambien los precios son mas leves, las sonrisas mas frecuentes, y las risas... como las mariposas azules, existen y vuelan por las calles.

Desde el cruce de esta mina platera guerrerense, cruce tanto entre el infra mundo y el cielo que entre el mar y las montañas, nos encontramos en el kilometro 0, en la habitacion N° 0 en esta casa de huspedes Arellanos, calle Pajaritos N° 23. 
El piso de la azotea es rojo y domina el marcado municipal. Un enredo al estilo de Escher, con casas, ventanas, escaleras, enredadas entre si, sin fin ni empiezo. Cruce tambien de mi vida, cuando sali de Costa Rica para estudiar aquí, en la Universidad de Artes Plasticas, en el año 2000, la plateria y el descanso de unos meses de otoño apaciguado y plateado.
Aqui entonces, encontre unos amigos, de los que solamente tengo en contacto Tomasina Tapia la pintora dominicana y Fabio Rizzo, el orfevre italiano. De los demas, Fabio Francabandiera, Arnulfo, y otros que olvide el nombre, no sé ya nada. 
2013, 13 años han pasado, pero el pueblo sigue siendo una fuente de inspiracion y vida. La ciudad se ha construido como un cristal de cuarzo, hecho de arcos, piedras negras, callejones, escaleras. Sus arboles ancestros, grandes como dinosaurios petrificados en un movimiento eterno e invisible para nosotros, hormigas agitadas, crecen, empujan los muros, azulejos, tejas para puntuar de verdirojo este monumento mineral blanco y rojo.
Se agitan aquí las margaritas municipales, ellas tambien blancas y rojas, pero sin los puntos que les harian parecer insectos de verdad.

Aqui “El Taxco”, el de las antiguas familias del siglo XVI todavia existe y maneja el mundo, hijos e hijas Humboldt, Spartling, Tapia, Borda, conviven, en las manzanas de piedras y puertas, ventanas y pasadizos secretos sordos al ruido de la ciudad frenética.
Santa Prisca photo ML Drouet (c)
Santa Prisca domina, desde su matriz de oro y angeles rococos, como un castillo reina sobre lo bajo, donde turistas, indios, talleres de orfebreria, pueblo de vendedores esperan la Fortuna en las calles. Niños venden puerquecitos de madera o angeles, tienen seis u hocho años : es temporada de vacaciones, es hora de trabajar para ayudar la familia.

Por cualquier pasaje inclinado a 45 ° cubierto de granito negro transformado en un violento arroyo metàlico enfurecido las noches de lluvia, uno puede acceder a una panoràmica del pueblo entre las montañas verdes.
Por la mañana, entre buganvilias y jasmines, bajo un sol blanco, desde cualquier teraza, uno contempla el escenario blanco y rojo y negro de Taxco, la joya de Mexico, al despertar.
Nuit de pluie, noche de lluvia, photo ML Drouet (c)
Ruge, bajo y continuo el ruido de la vida : al fondo, detras de los martillazos del metal, el sonido de las antorchas, el rugido de los taxis, sigue el chillido de millones de aves, palomas y golondrinas, la tropa alada que disfumina el cielo azul eléctrico entre las calles y paredes. Puntos de plumas blancas y negras, como polvo de granito y plata volando en las imensas ramas, rayos vegetales de estos árboles llamados truenos.

























vendredi 1 août 2014

Anders Wijkman, co-président du Club de Rome 1/3

en français
en anglais




 ______Chapitre 1/3 Anders Wijkman, citoyen global , militant_________

Depuis l'île de Visby, en Baltique, nous échangeons avec Anders Wijkman, l'homme rencontré à Lausanne (Suisse) sur le chemin du G21, le 5 juin 2014 G 21 swisstainability
Plus que suédois, Anders a depuis 30 ans tellement travaillé au niveau international, qu'il se définit lui-même comme un citoyen global.

Son parcours est édifiant, (voire la bibliographie complète sur son site http://wijkman.se/) j'en retiens la jeunesse de son engagement.
Dès 26 ans dans le combat politique, du côté « centre droite », ce qu'il regretta ensuite, à 34 ans il devient secrétaire général de la Croix Rouge Internationale.
Aujourd’hui cet homme infatigable est le co-président du Club de Rome, instance fondatrice de l'idée de décroissance et à l'origine du premier avertissement des risques planétaires dans l'époque d'hyper industrialisation des trente glorieuses. Le rapport Meadows  ( voir l'article de wikipedia ) éveilla les consciences avec l'ouvrage « Halte à la croissance » (publié en 1972). 40 ans plus tard, le dernier rapport de 2012 reste pessimiste. (Les Limites à la croissance (dans un monde fini) publié le 24 mai 2012 aux éditions Rue de l’Echiquier )
Controversé, inspirant, trouble, passionnant, (l'article de Elodie Vieille Blanchard sur Reporterre nous donne des pistes de réflexion plus approfondie sur ce rapport). "L'objet historique rapport Meadows" de 1972 a pour le moins  le mérite d'avoir soulevé questions et débats sur la finalité du concept de croissance.
Aujourd'hui encore le centre du problème reste en discussion : la croissance peut-elle être soutenable ?  Est-elle souhaitable ? Qui en profite ? Comment les richesses sont-elles réparties ? L'humain est-il "au centre"? Et "l'économie verte" ?...


"Looking Back on the Limits of Growth," Smithsonian Magazine, Washington, DC, April 2012. 

Mais Anders sur la crête de la vague, au coeur de l'information, lui, l'être humain, comment vit-il les choses ? Qui est-il ? Qu'est-ce qui le fait courir ? Quelles sont ses perspectives ?

Ses années à la Croix Rouge l'ont profondément marqué et éclairent encore son engagement, 35 ans après :
« Pendant 10 ans, j'ai vu des désastres dramatiques, des famines, des guerres civiles, la pauvreté etc... cela change une personne fondamentalement. Quand vous avez compris ces problèmes là, vous n'êtes plus le même, vous ne pouvez pas les effacer, ils sont avec vous tout le temps. C'est la même chose en ce qui concerne la nature et la façon dont nous sommes en train de détruire notre base. Quand vous avez vu cela vous devez essayer de faire quelque chose ».
Anders a compris, « intégré», « internalisé », pas seulement intellectuellement, mais avec une conscience profonde des choses importantes. Alors, c'est un devoir [pour lui] de tenter de contribuer au changement ».

Ses opinions politiques ont évolué avec le temps, mais, lui, grand penseur, dans le sein des saints de la prospective, peut-il encore se satisfaire des concepts archaïques de capitalisme et communisme ?
Akabyax : Y-a-t-il pour vous une troisième voie ?

Je pense que le système capitaliste d'aujourd'hui n'est plus soutenable, nous devons nous préparer à une transition. La logique de la société industrielle n'est plus applicable. Le concept conventionnel de croissance ne peut plus nous aider. Allons-nous détruire la planète ? ou avoir des emplois pour tout le monde ? (...) Nous devons repenser notre logique, comme le dit Albert Einstein :

« On ne peut pas résoudre un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré. »

Le système communiste permettant au peuple d'avoir accès gratuitement aux nécessités vitales était intéressant, mais le manque de liberté, le dogmatisme étaient invivables (...) Aujourd'hui nous devons réfléchir au concept de revenu standard et trouver d'autres formes de ressources (...) le concept de travail tel que nous le voyons aujourd'hui, doit être repensé (...) La révolution Internet depuis 20 ans... c'est la pointe de l'iceberg. Il y a pas mal de changements en cours"
....à suivre... 
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From the island of Visby in the Baltic, we exchange views with Anders Wijkman, the man we met in Lausanne (Switzerland) on the way to the G 21 swisstainability Anders has worked hard for 30 years at the international level, and he defines himself more as a global citizen than as a Swede. 

His career is instructive (complete bibliography on his website  http://wijkman.se/).
 I especially notice that he became involved at a very young age. Already at the age of 26 he became a "center-right" politician – something he later regrets - at the age of 34 he became SecretaryGeneral of the Swedish Red Cross. 

Today this indefatigable man is the co-president of the Club of Rome, an international network and Think Tank, whose report Limits to Growth in 1972 represented the first real warning of global risks in the era of hyper-industrialization and rapid growth in terms of both economies and populations. The Limits to Growth report ( look in wikipedia ) was somewhat of a bombshell. The OECD countries had experienced recod years of growth and here comes someone questioning whether this can continue infinitely. 40 years later the projections in 1972 have largely come true. (the club of rome
The world is at a crossroad and must, according to Wijkman, rethink the way the economy is organized. So the message of the Club of Rome is still pessimistic – and, indeed, controversial, as in a recent article in Forbes considered as "entirely bizarre"
 
Controversial, inspiring, troubling, exciting... "The Limits to Growth report has the merit of raising questions and debates about the purpose of the economy, about the nature of growth. The heart of the problem is still in discussion : can growth be sustainable? Who benefits? How income and wealth is more evenly distributed ? To what extent are humans at "the center"? And what about the "green economy"? ...

But Anders in the midst of all this, him as a man, how does he see things ? Who is he? What makes him tick? What are his prospects? His years at the Red Cross have profoundly influenced him and still guide his engagement, decades years later. 
 "For 10 years, I experienced dramatic disasters, famines, civil wars, poverty more or less around the clock ... fundamentally it changes a person. When you begin to understand these problems, you are not the same person, you can not dodge them, they are with you all the time. It's more or less the same thing with regard to nature and the way we are destroying our life-supporting systems, our base. When you fully understand that you simply have to try to do something. "

Anders understood, "integrated", "internalized", "not just intellectually, but with a deep sense of compassion and responsibility as well. So it has become a duty [for him] to try to contribute to change. "

His political views have evolved over time, and he is increasingly questioning party politics – both to the right and left. 
Akabyax: - Is there a third way?
 " The capitalist system of today is not sustainable, we need to prepare for a transition. The logic of the industrial society is no longer applicable, at least not in OECD countries. The conventional concept of growth will no longer help us. We are destroying the planet and the notion that growth will provide new jobs is no longer a guarantee. The technology shift we are experiencing in terms of the IT revolution will change everything. For people to have jobs will be a major challenge”.
"The communist system – on the other hand - allowing people to have free access to the necessities of life was appealing to many, but the lack of freedom, the rigidity and the dogmatism were unbearable (...) Today we must dare to consider the concept of guaranteed income. Moreover, we must use resources much more efficiently and phase out fossil fuels in favor of renewables. The concept of work as we see it today, must be rethought. The Internet Revolution is only 20 years old and we have only seen the beginning. It is like the tip of the iceberg. There are many changes in progress " ”We need to rethink our logic”.
 As Einstein said :
"You can not solve a problem with the modes of thought that caused the problem. " 

This is Anders favorite quote.
 .... will folow....next chapter 2 Anders his living today...