Connaitre Tomasina Tapia est un
privilège, si l'on veut rentrer au Mexique par la porte des anges.
Elle est de ces artistes farouches et
absolus qui ne feront aucune concession au monde matériel.
Frida Kahlo et Diego Rivera l'ont
marquée, aujourd'hui
elle continue de créer, toujours à l'affût de nouveautés. Depuis
les tableaux des débuts, elle a continué à s'intéresser au
travail de création pure. Ses dernières créations sur des toiles
de jute portent la gloire du travail de la terre, et mettent en
valeur ses portraits d'une finesse toute particulière.
La peinture est sa deuxième peau.
Depuis toujours, elle garde un
classicisme proche de la vieille école mexicaine, tout en ayant une
fraîcheur qui semble éternelle. La magie de son univers et sa main,
son véritable talent font de son oeuvre un véritable enchantement.
Elle peint surtout des femmes, des
villages, avec une douceur et une subtile tendresse qui font du bien
au coeur et aux yeux, dans un pays qu'on stigmatise pour sa violence
et ses guerres de gangs
Tomasina est dans « l'autre
quartier » , « el otro barrio » là ou le Mexique
est parcouru d'enfants malicieux et de jeunes femmes aux cheveux
noirs et brillants, mais elle a les yeux bien ouverts. Loin d'un
peinture bucolique, Tomasina Tapia s'est engagée à nous rendre
heureux, malgré tout.
Elle peint au pastel, à l'encre, des
femmes qui « bavardent » et font naître les villages par
leurs mots, de jeunes déesses qui portent des vasques de terre
débordant de chants de coqs, et de rivières entre les maisons
d'adobe. Elle aime les chapeaux et les anges qui portent des villes
trésors dans leurs cheveux.
Elle connaît le côté sombre,
Tomasina n'est pas une rêveuse, c'est une visionnaire.
Dans ses collages, des Marylin Monroe
s'étirent entre les militaires alcoolisés sur du charbon de bois,
des squelettes fument avec des fume cigarettes sous des chapeaux à
plume. Et ce sont parfois des auto-portraits. Bien que dominicaine d'origine
Tomasina est mexicaine d'adoption, comme ses compatriotes elle a le
coeur qui déborde, et la vie chevillée au corps.
Taxco de Alarcon Guerrero, Mexico |
Tomasina connait les meilleures places,
les petits escaliers et les vieux arbres, d'où il est possible de
contempler le Taxco secret. Là où le silence et le temps traversent
l'air derrière un vol d'oiseaux noirs, hirondelles ou pie tropicale...et d'enfants qui chahutent.
La porte des anges |
19 mars 2014
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